mercredi 18 février 2009

El Escorial




Un pélerinage... parce qu'en fait, je me souvenais de tout ! Après 25 ans ! Je m'épate moi-même... Ce qui est différent, c'est que cette fois j'y suis allée en train de banlieue (en 83 avec ma voiture); c'est une belle expérience: Madrid est une ville compacte, et tout d'un coup, les lotissements et les tours font place à une lande pierreuse, avec juste quelques oliviers. Le monastère se voit de loin, c'est une approche progressive pleine de charme.


En sortant de la gare, on a tout de suite accès à un superbe parc, qu'il faut traverser dans toute sa longueur pour accéder au monastère. Tout autre chose que la route où défilent les voitures...


Le monastère n'a pas changé (pouquoi changerait-il ? Il survit à l'histoire): toujours aussi froid (rien à voir avec la température), aussi écrasant, aussi hautain, à l'image de Philippe II, son bâtisseur. Un luxe austère, presqu'inhumain. Mais grâce à Dieu, aujourd'hui, des enfants jouent au ballon sur l'esplanade...


J'ai réservé mon admiration pour les tableaux d'El Greco et d'El Bosco, perdus dans ce tombeau géant...
Et c'est ainsi que se termine mon escapade madrilène....

Starbucks Coffee




Voici ma chronique architecturale... Que vous alliez au bout du monde, à Londres, à Paris ou à Bruxelles, rendez-vous avec la mondialisation - ou plutôt avec l'américanisation. Starbucks est partout, et je ne sais s'il faut s'en réjouir. Café sans personnalité. A Madrid, il y en a autant qu'à New York - toutes proportions gardées. Bientôt ils remplaceront les bars à tapas...

Le palais royal


Si je n'ai pas vu le musée d'Amérique, c'est parce qu'il est loin du centre; par contre j'ai arpenté la ville en tous sens, flâné sur toutes les places, et forcément rencontré l'incontournable palais royal. Je l'ai même visité ! On se demande bien à quoi peuvent servir ces palais dans lesquels on ne croise que des touristes, et qui ne sont pas habités, même dans les pays où il y a un roi... M'enfin !

Le luxe habituel, et l'absence de réel confort, comme d'hab...

Le musée d'Amérique


Eh bien celui-là, je ne l'ai pas vu... Dommage, parce qu'il renferme quelques vestiges mayas, et surtout l'un des quatre codex ayant survécu aux autodafés des missionnaires espagnols...
Mais pas sûr qu'il soit exposé au grand public !

Le musée archéologique




Pour celui-là, je joue de chance. En complète réfection, échafaudages et grues partout, il a réduit ses collections au minimum et présente uniquement les "must", ce qui m'évite de les chercher dans un dédale de salles !


C'est ma première visite, à part Marie, ni mes enfants ni Sorin n'avaient de l'intérêt pour l'archéologie. Pourtant il y a ici des trésors célèbres, la dame d'Elche par exemple, et le trésor de Guarrazar, où l'on a retrouvé les bijoux d'un roi Wisigoth au nom imprononçable.


J'ai juste manqué la reproduction de la grotte préhistorique d'Altamira, qui n'était pas visible. Un coup monté, car lors de mon passage à Altamira (en 83), la grotte était fermée au public... Je mourrai sans l'avoir vue !

Le musée Reina Sofia




Eh oui, encore un... Ce qui est bien, à Madrid, c'est que les musées ferment tard, 20 ou 21h; ça laisse le temps de s'organiser !


Le Reina Sofia est consacré à la peinture moderne et contemporaine; surtout visité pour le "Guernica" de Picasso et les nombreux Dali. Je n'avais rien oublié, même l'agencement des salles... Par contre, ce qui a éveillé mon intérêt, ce sont les nombreux extraits de films projetés un peu partout, des Bunuel, des Lumière, des actualités de la guerre civile. Et aussi une salle complète consacrée aux photos de Robert Capa, dont celle-ci, 1000 fois médiatisée.

mardi 17 février 2009

La Sombra







L'ombre, expo temporaire au Thyssen-Bornemisza, qui présente un choix de tableaux montrant l'utilisation de l'ombre dans chaque courant de peinture. Très intéressant, mais ce que j'ai préféré, c'est la première partie. La peinture aurait été inventée par une jeune fille amoureuse qui aurait dessiné le profil de son aimé en suivant son ombre sur le mur... Charmant, non ?



Illustrations: la légende; un portrait bien dans le thème; et puis un tableau soviétique fascinant: agrandissez-le. No comment.

Le musée Thyssen-Bornemisza




Mon amie Nicole V., qui n'est pas particulièrement une "bête à musées", me confiait récemment qu'après une visite guidée en groupe, elle avait éprouvé le besoin de recommencer seule le circuit, tellement elle était fascinée par les tableaux exposés. C'est que ce musée - peut-être un des plus beaux du monde - dégage une impression de qualité et de plénitude particulièrement rare.


Les collections ont été rassemblées par Heinrich Thyssen-Bornemisza (un millionnaire allemand de l'acier), son fils Hans Heinrich, et complétées par Carmen Cervera, la cinquième épouse de ce dernier. 900 oeuvres transportées à Madrid en 1992 et installées dans le palais néoclassique de Villahermosa en face du Prado. Elles font maintenant partie du patrimoine national espagnol...


Ce qui caractérise ces collections, c'est qu'elles englobent toutes les périodes de la peinture, avec une prédilection pour l'école hollandaise et l'expressionisme. On y trouve tous les grands noms - tel ce Bacon qui n'a pas quitté son mur pour l'expo du Prado, ou des Nolde sublimes qui n'ont pas été à Paris, ou encore un des plus beaux Dali que je connaisse.


J'ai visité ce musée avec Sorin, peu après son ouverture, et j'avais déjà été frappée par cet éclectisme qui survolait les périodes et les continents, comme par exemple ces nombreuses acquisitions nord-américaines, dont on apprécie seulement la valeur maintenant. Même Sorin, pour qui l'art ne commence réellement qu'à la fin du 19ème siècle, s'était attardé dans les salles consacrées aux périodes précédentes.


Et ce vendredi, je me posais la question: qu'est-ce qui relie entre elles ces oeuvres en apparence si disparates - et pas toujours de grands noms ?? Le bon goût, tout simplement, un goût très sûr, dans la reconnaissance de la beauté à l'état pur.


Allez, je vous mets mon Dali préféré et un Nolde divin, et si vous êtes curieux, allez sur le site du musée




lundi 16 février 2009

Le Prado







Que dire encore du Prado sinon que c'est la plus belle collection au monde de peinture espagnole ? Que c'est un enchantement de Velasquez, Zurbaran, Ribera et surtout du Greco et de Goya... Que les chefs d'oeuvre flamands ou italiens ne manquent pas, notamment El Bosco (notre Jérôme Bosch) et des Patinir (notre Patenier, wallon celui-là), au bleu inimitable. Et bien sûr, ce résumé est ridiculement incomplet. De même que les illustrations que j'ai choisies...

Bacon au Prado




(non Jérôme, il ne s'agit pas de jambon, même si je raffole du jambon sec espagnol)


Donc, rétrospective Francis Bacon au Prado, après Londres et avant New York. Un must, évidemment. Même si je connaissais la plupart des oeuvres, les voir réunies, ça leur donne une force incomparable. D'autant plus que les toiles de Bacon sont dispersées dans le monde entier et qu'on voit très rarement les pièces issues de collections particulières... En prime des documents personnels du peintre, qui montrent sa façon de faire, à partir de photos, montages ou collages, à l'opposé parfait d'une spontanéité qu'on lui prête souvent.
Photos: lun des très célèbres portraits d'Innocent X, d'après Velasquez; et l'un des triptyques de la Crucifixion (qui fit scandale en son temps, 1962)

Hola Espagna !




Quatre jours à Madrid pour fêter mon anniversaire... Je ne pouvais pas faire un meilleur choix ! D'abord le soleil était de la partie, et ma chambre sur le toit comportait une terrasse (avec lits de bronzage) ! Pour un peu j'y restais à paresser, un verre de rioja à la main, au lieu de m'enfermer dans les musées.


Des musées, ce n'est pas ce qui manque à Madrid. Je les connaissais, deux visites à mon actif, l'une avec les enfants, en 83, et l'autre avec Sorin en 93, juste après l'ouverture du Thyssen-Bornemisza. Et je les ai revus avec ma culture et ma maturité d'aujourd'hui.


J'ai aussi parcouru la ville en tous sens. Curieuse architecture, mélange d'art nouveau, de classicisme, de baroque, énormes bâtiments blancs surmontés de héros de bronze qui vous observent... Ruelles pentues autour de places à arcades, couvents et églises à chaque coin de rue, et une foule ininterrompue, bruyante, très fashion, la Rue Neuve en période de soldes.


Mon hôtel - très classe - n'a pas oublié de m'offrir une bouteille de champagne et un plateau de fruits pour ma fête ! Je n'ai pas réussi à tout boire (!), mais j'ai trinqué (sur ma terrasse, face à un splendide panorama), en pensant à vous tous, qui ne m'avez pas oubliée, car j'ai été inondée de mails, de sms et même de coups de téléphone. Merci et santé !


Photos: mon hôtel, exemple de cette architecture traditionnelle, Gran Via, en plein centre de la vie madrilène, et le panorama de ma terrasse...