mercredi 30 mars 2011

Shen Yun

Hier soir, dans la belle salle du Théâtre National à BXL, un spectacle de danse classique chinoise, dont l'ambition est d'évoquer (vraiment en raccourci) une civilisation de milliers d'années. Je rêvais plutôt d'un opéra chinois, dont je raffole, mais le spectacle surfait davantage sur la vague de la danse ethnique ou folklorique, en une série de tableaux se voulant didactiques, sur une musique d'orchestre hybride (instruments classiques + quelques instruments typiquement chinois).
Ce que j'ignorais (on ne se documente jamais assez), c'est que cette compagnie, basée à New York, et rassemblant des artistes de la diaspora et même de la dissidence, est interdite en Chine parce que diffusant le message de la secte religieuse Falun Gong, persécutée par Pékin.
Rien à dire de la mise en scène, somptueuse, des décors, des costumes, de la technique des danseurs, très au point, mais lorsque les apsaras descendent du ciel pour emporter avec elles le brave garçon tué par la méchante police parce qu'il n'a pas voulu renoncer au livre saint de la secte, on frise la niaiserie. Quand un sympathique tenor enchaîne avec les principes de base du falun Gong, ou que le maître apparaît, tout de blanc vêtu, intermédiaire entre un moine bouddhiste et un sénateur romain, c'est limite aussi. J'ai cependant passé une bonne soirée, visuellement parlant. Quant au message...même Poutine et Medvedev, en s'affichant à certaines cérémonies du culte, ont compris qu'il faut lâcher du lest dans ce domaine ! Interdire cette secte naïve ne fait que la conforter, non ?

mercredi 16 mars 2011

Le cercle de craie caucasien

Une pièce fleuve de Bertold Brecht - 50 personnages - mise en scène par Jasmina Douieb (ne me demandez pas qui c'est mais n'oubliez pas le nom); le tout avec quelques coupures, et  les 50 rôles joués par 7 acteurs fabuleux, qui changent de personnage et de costume devant le public (pas de coulisses) !!! Un mélange de burlesque (un petit côté Ubu roi), d'épique, de tragico-comique, sur les thèmes favoris de Brecht, avec des marionnettes, des chansons, des poèmes, des acobaties. On ne s'ennuie pas une seconde.
Pour ceux qui veulent la clé du titre: il s'agit de départager à la Salomon deux mères qui réclament le même enfant; qui l'emportera, la génitrice ou celle qui l'a élevé ? Je vous laisse deviner.
A Fleurus, ferme de Martinrou - avec une pensée pour mes filles Emmanuèle et Delphine, qui se sont mariées le même jour, repas dans la salle voisine du théâtre- et... j'espère que Raymond lit ce billet - à la Maison des jeunes et de la culture à Comines-Warneton...