mardi 28 février 2012

Kurt Schwitters



Un peintre allemand du mouvement dada, connu pour ses collages et ses poésies. A dû fuir l'Allemagne nazie et a terminé sa vie en Grande-Bretagne. Inutile de dire que je ne le connaissais pas non plus... L'expo de Kirkeby s'intitule en fait "Per Kirkeby and the forbidden paintings of Kurt Schwitters". Quelles sont donc ces peintures oubliées et un peu honteuses pour un avant-gardiste ?? Rassemblées dans une salle annexe, elles représentent des paysages réalistes, des montagnes surtout, que j'ai trouvés très forts, très expressifs. Mais voilà, ces oeuvres paraissent décalées pour un artiste "moderne", aussi on ne les montre jamais. Kirkeby les présente comme en dehors des modes, expression de la liberté de l'artiste. Ce qu'il n'est pas nécessaire de préciser pour moi. La maîtrise du dessin vaut bien la fantaisie des collages.

Per Kirkeby

De retour à Bruxelles !
Rétrospective Kirkeby, à l'occasion de la présidence danoise de l'UE. Per Kirkeby est le peintre d'avant-garde danois le plus en vue, paraît-il. J'avoue mon ignorance.
A vrai dire, je ne suis guère amateur d'art contemporain (trop âgée pour apprécier???) - c'est sans doute pour cela que je ne retiens pas les noms.
Je vous épargne les longues analyses pointues et souvent incompréhensibles des critiques. Kirkeby peint surtout des toiles géantes, associant de grandes taches de couleur. Cette utilisation des couleurs vives le rapproche des expressionnistes et devrait donc me le faire apprécier; mais voilà, toutes les couleurs ne me font pas de l'effet - certaines associations me déplaisent parfois.



Mais ne gâchons pas le plaisir. C'est quand même une expo agréable et une découverte. Kirkeby est aussi un sculpteur et un architecte intéressant. A vous de juger.
Bien sûr j'illustre avec mes couleurs préférées, notamment avec l'affiche de l'événement.

samedi 25 février 2012

Mémorial juif

En construction lors de mon dernier séjour à Berlin. Enfin terminé. Un labyrinthe de stèles près de la place de Postdam, en plein centre de Berlin. Une crypte émouvante, témoignages - photos, films, récits - sobres et glaçants. Beaucoup d'écoles, d'adolescents, tous intéressés et respectueux. Une réussite.


C'est mon dernier post berlinois. Vous avez même droit à mon portrait, emmitouflée comme un Inuit, car il faisait glacial et le dernier jour, il neigeait !

Bach imprévu

Une fois n'est pas coutume, parlons musique classique. La cathédrale de Berlin, un truc Renaissance gigantesque et majestueux, qui a de la gueule à défaut d'élégance, trône également sur l'île aux musées. Impossible de la rater, surtout quand les cloches sonnent à toute volée pour l'office dominical. On annonce une cantate de Bach, un choeur et une soprano, je me dis que Bach vaut bien une messe et je m'installe, admirant au passage un intérieur pompeux et extravagant. Surprise: le prêtre est...une femme, prénommée Angela de surcroît. J'avais oublié qu'ici, sauf exception, on est luthérien. Office sobre, juste quelques lectures sans le faste catholique, et merveilleuse acoustique du lieu pour un concert Bach inattendu. Merci Angela.

mardi 21 février 2012

Un regret


Comme j'ai passé pratiquement toute ma journée au musée de Dahlem, je n'ai pas eu le temps de revoir le musée Die Brücke, consacré à l'expressionnisme que j'aime tant. Faut dire que ce musée situé aussi dans la banlieue chic de Berlin est très difficilement accessible en transports en commun, et qu'il faisait un froid glacial peu propice à faire le pied de grue à un arrêt de bus. Surtout un dimanche où les bus sont plus rares.
Bref, faut me contenter de mes souvenirs, notamment les merveilleux rouges de Karl Schmidt-Rotluff...

dimanche 19 février 2012

Le triangle d'or

C'était le sujet d'une expo temporaire à Dahlem. Oh ! Que de souvenirs ! Pour rappel, ce triangle comprend le nord de la Thaïlande et du Laos, patrie de quelques minorités ethniques particulièrement intéressantes, les Karen, les Hmongs, les Akhas et j'en passe. Tous plus ou moins en butte aux persécutions de leurs gouvernements, tout au moins à toutes sortes de tracasseries. Vivent cachés, comme les Karen; vivent à l'âge de la pierre, comme les Akhas. Principal moyen de subsistance: l'opium. Que de souvenirs donc, un village akha dans la jungle notamment. Vu cette expo avec émotion.
Photo: un pendentif hmong - certains reconnaîtront celui que je possède, qui n'est pas une imitation, mais un authentique...

Les musées de Dahlem

J'y ai consacré un jour entier, c'était mon deuxième but à Berlin, revoir ces collections avec l'oeil de la grande voyageuse que je suis devenue...
Comme dit Magali, le complexe des musées de Dahlem est parfaitement moderne et agréable à visiter, le seul inconvénient étant la distance par rapport au centre; en métro c'est assez facile, mais en changeant plusieurs fois.
Ce vaste musée comprend de nombreuses collections, Afrique, Amérique, Europe et surtout Asie. D'un point de vue ethnologique, archéologique et artistique. Un musée d'une richesse exceptionnelle.



Je me suis attardée partout où j'avais des souvenirs, et je ne vais pas m'étendre sur les détails (trop de merveilles à décrire). Disons que j'ai particulièrement apprécié la partie consacrée aux grottes des 1000 Bouddhas de Kizil (près de Kucha, Xinjiang) - que je n'ai pu voir lors de mon voyage dans cette partie de la Chine. Semblable aux grottes de Dunhuang, que j'ai vues. Von le Coq et Grüneweld, les deux célèbres archéologues allemands, ont pillé sans vergogne les grottes de Kizil, découpant les fresques sur place. Idem à Bezeklik, où je suis allée - et ne soyons pas trop sévère pour ces archéologues, car les Russes blancs en fuite se sont cachés à Bezeklik et enfumé les grottes en y cuisinant. Certaines fresques ont été sauvées. Eternelle discussion.
Photos: quelques fresques et une reconstitution de la grotte

L'Humboldt Box

Toujours sur l'île, les souverains de Prusse avaient fait bâtir un somptueux château, que les communistes se sont empressés de détruire, bien que peu endommagé par la guerre. A la place ils ont construit un affreux palais du peuple, prétentieux et de mauvais goût. Détruit à son tour par l'Allemagne réunifiée, car plein... d'amiante. Dans l'espace vide, le projet pharaonesque est de construire un musée consacré aux collections extra-européennes, autrement dit, rapatrier dans le centre les collections des musées de Dahlem, actuellement dans la banlieue. Ce musée serait la réplique de l'ancien château pour l'extérieur et moderne à l'intérieur.
Comme l'Allemagne manque de sous, comme nous tous, le projet est postposé à 2014, fin prévue en 2019. En attendant l'Humboldt Box présente le projet en détail à tous les curieux (et permet de ramasser quelques euros ?).

Le musée Bode


Un admirable bâtiment baroque, au nord de l'île, particulièrement réussi, telle la proue d'un navire consacré à l'art. Ce n'est pas encore fini, me dites-vous, cette série de musées insulaires ? Ouf, c'est le dernier, et je l'ai gardé pour la fin, car je traîne un peu les pieds en fin de journée, et si le bâtiment me plaît, ce qu'il contient- la statuaire, ce n'est pas vraiment ce que je préfère. Mais pour l'amateur de statues en bois polychromes du moyen âge, c'est un endroit incontournable.
Photos: un plan de l'île, et le Bode dans toute sa splendeur (un petit air de Dresden)

samedi 18 février 2012

Richter

Très étonnant, mais l'ancienne galerie abritait aussi une expo de quelques tableaux de Richter, de retour d'une expo de prestige à Londres. Evidemment Richter est un contemporain, et pas un romantique; quoique...
Pour ceux qui ne connaissent pas, il ne s'agit pas d'une photo floue, mais bien d'un tableau à l'huile. La spécialité de Richter.

L'ancienne galerie nationale

Style temple grec, bâtie en 1876, et laissée à l'abandon par la RDA, comme les autres musées de l'île aux musées. Rafraîchie à grands frais, elle abrite la collection de peintures du 19ème, dans un décor adéquat. A ne pas confondre avec la belle et moderne nouvelle galerie, bâtie à Berlin ouest pour abriter la collection du 20ème.
J'aime bien certaines périodes du 19ème, le romantisme, le symbolisme, la Sécession. Une salle complète consacrée à l'inimitable Friedrich. Un régal.

vendredi 17 février 2012

L'ancien musée

A peine plus ancien que le nouveau (1830), ce beau musée classique propre comme un sou neuf renferme tout ce qu'on n'a pas pu caser dans les deux autres. Et on se demande où cette pléthore de richesses va s'arrêter.



Comme il faut bien qu'on ait des préférences, voici les miennes: un beau tombeau étrusque, un portrait émouvant (sarcophage romain période tardive) et surtout- l'or des Scythes, ces nomades qu'on nous décrit à la fois brutes et raffinés. En tout cas aimaient la belle bijouterie.

L'or de Troie



Un trésor rocambolesque, probablement pas troyen pour un sou, mais prétendu tel par Schlieman, le découvreur et "inventeur" de Troie. L'on sait maintenant que l'archéologue amateur s'est trompé dans les datations des différentes couches des villes fouillées à Hissarlik, en Turquie, à l'endroit présumé de la ville légendaire. Le "trésor de Priam", ensemble de bijoux attribués à Hélène, provient de différentes trouvailles et ne peut être daté avec certitude. Néanmoins, ce sont de très belles pièces, qui fascinent le public - moi y compris. Exposés à Berlin, ces fameux bijoux ont été emportés par les Soviétiques comme butin de guerre en 1945. Et pas encore restitués. Ou en partie, tout cela est embrouillé et presqu'incompréhensible. J'ai tenté de les voir au musée Pouchkine, à Moscou, mais la salle était fermée. Ils sont exposés au "nouveau musée"de Berlin, certains, paraît-il, étant des copies... (mais lesquels ?)

Nefertiti

Le joyau de ce musée est incontestablement le buste de Nefertiti.
Oui le musée égyptien a déménagé de l'aile du château de Charlottenburg où il était bien à l'étroit. Il est désormais parfaitement mis en valeur dans ce décor exceptionnel.


On ne peut photographier la dame, ni la superbe chapelle où elle trône solitaire. Mes illustrations sont des cartes postales.

Le nouveau musée

Merci Magali pour le précédent commentaire, bien utile pour comprendre la suite. Noius sommes coutumiers des trésors du Louvre et du British Museum, mais nous ignorons souvent celles des musées de Berlin, qui les valent largement...

Le nouveau musée, comme son nom ne l'indique pas, est ancien (1859); laissé à l'abandon par la RDA, il a reçu un lifting complet par David Chipperfield, le célèbre architecte britannique (Tate Modern notamment). Le génie de Chipperfield est d'avoir conservé les parties anciennes, qui alternent avec des structures modernes quand nécessaire. Absolument magique: des colonnes antiques, des pavements en mosaïque, des peintures murales, des plafonds ouvragés, le tout soutenu par des matériaux modernes discrets. Une véritable réussite, on ne sait où donner des yeux.
Certaine que les enfants vont se rappeler les peintures murales de ma cuisine...(je n'avais pas de Chipperfield sous la main pour les conserver)

jeudi 16 février 2012

Le musée de Pergame

Mon objectif n°1 était de revoir l'île aux musées, tous rénovés depuis la réunification. Au Pergamon, je n'ai pas vu grande différence. Tout est toujours en place, l'autel monumental de Pergame, le marché de Milet et les portes de Babylone. Et on se demande ce qui est le plus impressionnant, les monuments eux-mêmes, ou la taille du bâtiment pour les contenir, ou les problèmes de transport de tous ces cailloux. Pergame et Milet, ne l'oublions pas, sont en Turquie - et les ruines de ces cités sont de vraies ruines: tout ce qui est entier se trouve ici, à Berlin. Quant à Babylone, n'en parlons pas... Toujours le même problème: est-il convenable d'emporter toutes ces richesses dans les musées occidentaux ? Leur protection est-elle une justification ?


J'ai eu la surprise de découvrir des bas-reliefs hittites (découpés sur place ?), et des tas d'objets provenant de Priène... A Priène, il n'y a rien que le paysage, des ruines et ... pas de musée. Ceci dit, le musée de Pergame est d'une phénoménale richesse, ce que j'avais un peu oublié, et je m'y suis régalée.

Le musée Nolde

Musée récent, une première visite pour moi; j'adore les expressionnistes allemands, et parmi eux, Nolde tient une place de choix, pour ses couleurs.  Une petite déception: les toiles exposées reprennent le thème de la religion. Passionnant, mais en fait j'ai un faible pour les paysages et les fleurs de Nolde. Faudra revenir, ou aller enfin à Seebüll (près de la frontière danoise, la maison du peintre, transformée en musée)


Photos: Adam et Eve, très suggestifs; et deux de mes toiles préférées.

Alexander Platz

Or donc, je fus à Berlin ces derniers jours... Et je posai mes valises Alexander Platz, en souvenir du livre d'Alfred Döblin.
Mais aucun rapport entre l'Alexander Platz de Döblin, lieu interlope de tous les trafics au début du 20ème, et ce que les communistes de la RDA en ont fait, un lieu sinistre déserté de toute vie. Je vous entends, vous me dites que la réunification a eu lieu il y a plus de 20 ans, et que l'Alexander Platz est passée à la modernité. Bof. C'est toujours le royaume du béton triste, et la seule concession au capitalisme est le consumérisme: on y trouve toutes les grandes chaînes d'habillement et leurs pubs géantes. Mais l'affreuse fontaine de l'amitié entre les peuples est toujours là; juste que les espèces de punks accompagnés de chiens qui n'étaient pas nés au temps du mur ont élu domicile dans la gare de métro, à cause du froid sibérien.