mercredi 18 décembre 2013

La vie est une fable, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.

Vous avez reconnu la tirade célèbre de Macbeth, j'en suis certaine; je vous assure qu'en néerlandais, ça sonne tout à fait autrement. Et quand Banquo dit "tot ziens" à Macbeth - et tout le monde sait qu'il va vers la mort, trucidé par le même Macbeth, je suis peut-être injuste, mais ça manque de panache.

Je sors du spectacle de Guy Cassiers, qui a tiré la quintessence de la pièce de Shakespeare, pour en faire une sorte de récital, ou la musique est plus expressive que la parole, les comédiens, réduits au strict minimum (6) déclamant plutôt qu’interprétant. C'est innovant et  perturbant.

La musique est contemporaine (comprenez classique contemporain, pas du rock), composée par Dominique Pauwels et interprétée par un orchestre dans la fosse. Ce qui est splendide - pour moi ça sauve la pièce - c'est le chant des trois sorcières, un vrai choeur à l'antique, personnage à part entière.

La mise en scène est géniale: je veux dire par là les décors (le mur qui avance, le plancher qui se soulève), les jeux de lumière, les costumes, la symbolique des couleurs. Ce qui est perturbant, c'est l'absence de jeu des acteurs -  voulu, évidemment, le rôle de la musique étant primordial.

Vous l'avez compris, c'est en néerlandais, sous-titré, Cassiers est anversois. Le dernier mot de Macbeth est genoeg ! Et j'avais envie de lui répondre: Ik heb ook genoeg. C'est glaçant, très dépouillé, un Shakespeare style roman noir désespéré, sans le côté lyrique à la Kenneth Branagh.

Théâtre National, encore pour un soir.

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